Icône vintage par définition, la silhouette de la pin-up marque l’imaginaire collectif, encore aujourd’hui, au-delà de son âge d’or. Inspirations-Vintage se propose de suivre l’histoire de la pin-up : son apogée, et son influence contemporaine.
Pin-up, Définition ?
La pin-up est la représentation photographique ou dessinée d’une femme aux courbes généreuses, à la posture glamour ou sexy. Elle fascine par sa taille marquée, ses airs aguicheurs dans ses tenues affriolantes, sans jamais paraître vulgaire. Sa silhouette, ses longues jambes et son penchant pour la lingerie sont autant de ses caractéristiques fondamentales. La pin-up s’affiche ( se punaise sur les murs / « to pin » en anglais) !
La naissance de la pin-up
En 1890, le célèbre illustrateur Charles Dona Gibson donne naissance à la « Gibson Girl », sous les traits de ses dessins épurés. Le souhait de l’illustrateur est de représenter la femme américaine de la Belle époque, à la fois sophistiquée, séduisante et autonome. Les esquisses de Gibson sont réalisées à l’encre de Chine et au crayon. Les premiers imprimés paraissant dans le magasine Life en 1897 sous le nom de « Gibson Girl ».
Dès sa parution, la « Gibson-Girl » connait un succès populaire tant chez les hommes que chez les femmes. En effet, elle est l’image d’une femme assurée, qui aime étudier et qui choisit ses fréquentations et ses loisirs. Elle offre au monde la représentation d’une femme élégante et libre.
Bref déclin et avènement dans les années 40
Avec les ravages de la Première Guerre mondiale, les règles en matière de style vestimentaire changent de façon drastique, causant le déclin de la Gibson-girl. Les tenues élégantes des femmes sont mises de côté, au profit de vêtements aux allures masculines. Le corset utilisé pour marquer la taille est délaissé et la coiffure relevée est remplacée par le carré.
Le déclin de la représentation de la « femme idéale » est bref, car de nouvelles images féminines s’invitent sur les couvertures des très populaires « Pulp magazines », dès les années 1930.
L’histoire de la pin-up prend une nouvelle tournure avec le peintre Alberto Vargas. La « Gibson Girl » s’efface devant la « Vargas Girl »,peinte à l’aérographe et publiée dans le magazine Esquire. Le succès des « Vargas girls » est immense, et se décline sous toutes les formes de l’époque jusqu’à paraître dans un calendrier annuel.
La nouvelle pin-up de Vargas est l’archétype parfait d’une fille qui pourrait être votre voisine de palier, la fameuse « girl next door ». La « Vargas girl », bien que très séduisante, est d’une beauté plus accessible que celle des stars du cinéma. Ses poses sont de plus en plus suggestives.
Pin-up à grande échelle…
A partir des années 30, le glamour sexy des « pin up » s’expose partout. Les pin-up sont diffusées à grande échelle. Les soldats américains vont encore accroitre leur popularité pendant la Deuxième Guerre mondiale. En effet, les troupes américaines emmenèrent avec eux des affiches et des photos de pin-up pour se remonter le moral. Les calendriers des « Vargas girls » leur seront même gratuitement envoyés pour les réconforter au combat. Certains soldats affichent les pin-up dans leur chambre, d’autres se les tatouent sur les bras. Et,le « Nose Art » se développe : les pin-up sont peintes sur les nez des bombardiers !
Les représentations pin-up de Betty Grable comptaient parmi les plus appréciées. Les longues et jolies jambes de Betty Grabble (assurées chacune pour un million de dollars) faisaient plus que rêver les soldats.
L’âge d’or des pin-up : des années 1940 à 1960
A l’issue de la Deuxième Guerre mondiale, les pin-up sont partout, impossible de passer à côté d’elles. Des illustrateurs de talent tels Gil Elvgren donnent leur version de cette femme idéale.
Les grandes actrices du cinéma et du glamour hollywoodien sont des stars et aussi des pin-up, à l’instar de Jayne Mansfied ou de Marilyn Monroe.
Les artistes « pin-up » de l’âge d’or sont trop nombreux pour être citées de manières exhaustives. Nous pourrions évoquer : Rolf Armstrong, Vaughan Alden Bass, Haddon Sundblom, Arnold Armitage, Mike Ludlow, Gil Elvgren, Peter Driden…et tant d’autres.
A partir de la fin des années 60, les pin-up prennent plutôt une forme photographique avec des actrices de renommée internationale telles que Veronica Lake, Ann Sheridan, Rita Hayworth… Elles seront ensuite introduites dans les publicités de grandes marques à l’instar de Coca-Cola.
La perte de notoriété de la pin-up dans les années 70-80
Avec les années 70, l’image de la pin-up perd de son aura. Pour cause, elle est perçue comme le symbole de la femme-objet un peu stupide. La révolution sexuelle des années hippie modifie le rapport à la nudité et à l’érotisme. L’image dénudée devient de plus en plus explicite et sans idéalisation.
L’explosion de nouveaux magazines pour les hommes font oublier les pin-up, dont la place est prise par les playmates (les modèles du magazine « Playboy »). La photographie supplante totalement les dessins ou les peintures. L’érotisme devient de plus en plus cru.
La pin-up vintage aujourd’hui : éternel renaissance
Si la Pin-up n’a jamais disparu. Elle revient de temps à autre avec plus au moins de force. Nombreuses sont les stars de la chanson ou du cinéma qui ont affiché le style pin-up ( Madonna, Lana del Rey…).
Certaines personnalités contemporaines comme Dita Van Teese (« queen of burlesque ») font du style pin-up une marque de fabrique, en développant une image publique autour de l’imagerie vintage à la fois glamour sexy et femme fatale.
Des artistes contemporains choisissent de poursuivre l’oeuvre des grands maîtres de la Pin-up, nous pouvons citer, par exemple Olivia de Berdinis, ou Carlos Cartagena.
La Pin-up fait partie de l’imagerie collective. Elle est datée et en même temps indémodable, jusqu’à parfois fusionner avec des styles contemporains.